armoiries de Chaéline
symbole otherkin
ailes grises

d'une autre lignée


Être otherkin qu'est-ce que c'est ? Avant les humains les otherkin ont à se le demander. C'est pourquoi je vais vous faire part de mon vécu d'êtresse non-humaine en espérant vous permettre d'appréhender le vécu de tou[tes]s les incongruent[e]s ou dysphoriques de la race.
Ma découverte du terme ˜otherkin˜ (& de ceux associés : thérianthrope, fictionkin...) est récente — environ deux humbles années — mais ma compréhension de mon être est bien plus ancienne.


ailes grises
Drapeau aux ailes grises de ma création représentant les anges gris.


Les premiers temps de ma compréhension j'ignorais que cela portât un nom & me pensais seule dans cette situation. En lisant la description des otherkin je m'y reconnus immédiatement & cela plaça un mot sur un espace vide qui demeurait en moi.

Auparavant je m'exprimais — en moi-même — seulement par le fait d'être ma race — ou mon kintype. C'est une certitude forte en moi, comme si mon instinct parlait.

Les Terriens peuvent être de plusieurs races : poissons, insectes, chevaux, chiens, humains... Certains Terriens connaissent une non-concordance entre leur esprit & leur corps (dysphorie si elle cause souffrance, incongruence sinon) : leur vécu d'être est d'une autre race que leur biologie, par exemple une personne ayant une identité de loup & une physiologie humaine.
Dans le lexique otherkin on parle de kintype, dans le lexique thérianthrope on parle de thériotype. Chez les êtres biologiquement animaux on n'a aucun moyen de savoir si cette identification @ une autre race que leur race biologique puisse exister, on estime plutôt que non car les processus psychologiques pour que cela se mette en place sont complexes. Chez les êtres biologiquement humains ce phénomène les nomme ‾thérianthropes‾ quand la race est animale & ‾otherkin‾ pour les autres lignées.

terme Françaisterme otherkinterme thérianthrope
race – espècekintypethériotype


la découverte s'est mise en place progressivement : pour le premier pan il s'agit
• Du fait de ne pas comprendre les humains, ne pas s'identifier @ eux, ressentir une distance par rapport @ eux, ne pas se sentir @ sa place dans une vie parmi eux, avoir l'impression d'être d'une essence différente de la leur ; ne pas avoir la même façon de vivre, le même type d'idées ni les mêmes objectifs ; ne jamais parvenir à vraiment s'intégrer dans leur monde. Cela évoque le fait d'être étrangère ou étranger en un pays.
• Du fait de ne pas ressentir la compréhension immédiate telle un mini-attachement affectif confronté[e] aux situations où les humains se trouvent comme entre eux ils la ressentent ce qui fait qu'ils se reconnaîssent comme pairs. Ce processus n'est pas présent chez moi & est remplacé par une empathie parfois absente & le reste du temps très élevée au point d'en être chamboulée & de souhaiter intervenir sans savoir comment m'y prendre & alors que ce ne serait souvent pas ´´socialement adéquat``. Ce processus est strictement identique envers les animaux.
• Il y a eu aussi toute la souffrance qu'ils m'ont infligé au long de ma vie sans que je la comprenne mais malgré elle j'ai toujours souhaité être simplement parmi eux sans y parvenir comme si aucun ne le souhaitait, comme s'ils percevaient que je ne fusse pas des leurs. Ils m'ont d'ailleurs très souvent traitée comme une bête de foire, comme un animal ; & ce encore hui en mesure un peu moindre.
• De l'intérêt & attirance qui se met en place progressivement pour tout ce qui concerne son kintype au point que cela devienne un intérêt spécifique. Le fait de sentir son âme vibrer au contact de tout cela, de vouloir s'en rapprocher toujours plus ou plutôt de le faire entrer en soi ; jusqu'@ arriver enfin @ se dire ``Mais en fait ce n'est pas juste que j'aime ça c'est que je suis ça...´´ & avoir l'impression qu'une absence en nous s'illumine & qu'une sorte de conflit sous-jacent soit résolu. On a enfin accepté notre être·

pour le second pan
• Le soulagement ou plus exactement apaisement ressenti à faire dévier mon apparence vers quelquechose de non-humain, moments ressentis comme si je rentrais chez moi, me rapprochais de moi-même ou me retrouvais. Ils sont comprables @ ceux de ses premiers ports de vêtements féminins quand l'on a compris être de genre féminin malgré son corps masculin dans le cadre de la dysphorie de genre (transidentité), mais pas exactement identiques tout de même, dumoins pour moi qui suis les deux (otherkin & transidentitaire). L'apaisement vécu à rendre mon apparence moins humaine est supérieur, plus spirituel tandis-que celui à rendre mon apparence féminine dans ma pré-transition était inférieur, plus | sensoriel & en lien avec ma vie humaine pratique |. Mon kintype ayant traditionnellement une représentation péri-humaine il m'es difficile viser une apparence non-humaine particulière ce qui fait que c'est le non-humain qui m'attire.
• Les états de conscience élargis où isolée du monde de la vie sociale j'ai pu vibrer en phase avec mon kintype.
• Certaines réceptions de messages & expériences profondes en lien avec le cosmos & l'existence.
• Me permettre, en privé mais aussi en mesure atténuée en public les comportements que les humains jugent bizarres & qui rendent peu socialement acceptable notamment car cela me permet de moins souffrir d'être dans une autorépression permanente & améliore légèrement mon vécu : mouvements répétitifs, regards appuyés, sautillements ou autres déplacements atypiques... M'ouvrir d'une certaine manière au monde dans sa globalité. M'offrir ma place (savoir ce qu'on est est une chance).
• Les réalisations artistiques que ce savoir m'a poussée à réaliser : le Testament des Anges, une série de photographies sous le signe de l'androgynie & de la pureté que j'ai — pour le moment — abandonnée car je m'y trouve beaucoup trop laide (Je n'avais pas débuté ma transition de sexe lors des prises...), des références @ mon kintype dans certaines de mes créations ; de manière par contre involontaire des chansons transmettant un message sur l'existence comme ˣla Complainte de la Prophèteˣ ou ˣAnge Déchuˣ...


Les premiers temps je me suis posé énormément de questions sur ce que j'étais véritablement, ce que cela signifiait de ne pas être ´´vraiment`` humaine, pourquoi l'étais-je, quels étaient les liens exacts entre moi, cette différence & le reste du monde... Beaucoup de questions sont restées sans réponse mais l'essentiel était de me le poser car c'est une preuve de conscience envers soi & l'extérieur. Être incongruent[e] ou dysphorique de race commence par là. & la certitude sur mon identité a ensuite pu s'installer sur cette base formée par mon vécu & toute ma réflection.
Découvrir mon être otherkin m'a permis | de mieux accepter & d'envisager avec paix | les humains, ma difficulté à interagir avec eux & les lois régissant le monde.

Être otherkin ou thérianthrope se manifeste aussi souvent par des souvenirs de vies antérieures dans leur | kin-, thério- | -type ainsi que des sensations de membres correspondant @ leur -type qu'elles & ils ne possèdent pas physiquement.
Celles & ceux de -type moins calme que le mien peuvent également connaître ou avoir besoin de moments de comportements plus socialement gênants qu'elles & ils réservent pour le privé comme transes, imitation totale de leur -type, voyages mentaux, méditation, rêves, des états d'esprit bien plus tourmentés que les miens... Si l'incongruence – dysphorie de race pousse @ l'introspection il ne s'agit pas que de ça & certaines personnes concernées peuvent avoir besoin d'aménagements dans leur vie pour vivre cela au mieux. Cet état d'être est avant tout un vécu intérieur qu'on n'étale pas en société. La tolérance en serait de toute manière difficile à espérer : la transidentité est encore très mal vue alors qu'il ne s'agit que de genre, la non-hétérosexualité & la liberté d'orientation sexuelle même pas encore acceptées par tous les humains... La seule demande que les incongruent[e]s – dysphoriques de la race pourraient formuler @ la société est de les tolérer & de les repecter pour ce qu'elles & ils sont. Il n'existe pas de lutte sociale possible derrière cet état d'être.

Quand j'ai plus tard découvert ne pas être seule dans ce ressenti non-humain & identité autre & qu'il avait des noms j'ai connu un doute sur l'égalité entre mon kintype tel que vécu par les autres otherkin & le mien. Mon kintype est rare & je n'ai pas accès @ des témoignages d'autres otherkin de même kintype mais ma réponse est désormais que même si notre vécu est très différent le kintype n'est qu'un nom de race qui ne définit nullement le vécu ou des caractéristiques @ celle-ci donc que nous pouvons très bien toutes & tous être de ce même kintype malgré des définitions que j'ai constaté différentes de la race associée.


mises @ jour


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